C'était depuis des années un cheval de bataille des professionnels : relever les seuils à partir desquels un certificat d'exportation est réclamé pour un bien culturel quittant le pays (voir QDA du 26 novembre 2018). Cet instrument établi en 1973 a pour objet d'empêcher l'hémorragie de trésors nationaux mais est critiqué pour la paperasse et la longueur des procédures (jusqu'à 4 mois) touchant des objets considérés comme non essentiels. C'est donc chose faite depuis le décret paru au Journal officiel du 29 décembre, qui a modifié toute une série de seuils. S'ils ne bougent pas pour les antiquités nationales (certificat imposé quelle que soit leur valeur) et les monnaies après 1500 (certificat au-delà d'une valeur de 15 000 €), ils évoluent dans toutes les autres catégories. Le bond le plus spectaculaire concerne les tableaux (de 150 000 à 300 000 €) et la statuaire (de 50 000 à 100 000 €). La progression est moins notable ailleurs mais tout de même significative : aquarelles (de 30 000 à 50 000 €), dessins (de 15 000 à 30 000 €), gravures (de 15 000 à 20 000 €), photographies et films (de 15 000 à 25 000 €), incunables (de 1500 à 3000 €), cartes géographiques de plus de cent ans d'âge (de 15 000 à 25 000 €). Mais la puissance régalienne reste très méfiante au chapitre des archives, domaine malaisé à estimer : il faudra toujours demander le sésame dès que la marchandise qui passe les frontières est estimée à plus de 300 €...
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