Il y a un an, le Premier ministre australien Scott Morrison annonçait un redécoupage décrié des services publics, plaçant le ministère de la Communication et des Arts sous la tutelle de celui des Infrastructures, Transports, Développement régional et Communication. La contribution annuelle du secteur des industries créatives et culturelles à l’économie nationale s’élevait alors à environ 100 milliards de dollars australiens (61,5 milliards d’euros), selon les chiffres avancés par l’ancien ministère, dont 15 % provenant d’activités artistiques. De nombreuses voix se sont élevées pour dénoncer la réduction d’un secteur porteur à une simple sous-catégorie au label opaque (« Arts et culture patrimoniale »), peu soutenu depuis le début de la crise. Le 20 novembre, sous pression, le gouvernement Morrison dévoilait son budget pour l’année à venir. Le secteur « Art et patrimoine » bénéficie de 1,65 milliard de dollars (1,016 milliard d’euros) ; l’enveloppe globale pour le secteur des industries créatives et culturelles s’élève à 4,3 milliards (2,65 milliards d’euros). Un fonds d’urgence de 250 millions de dollars (154 millions d’euros) est aussi créé dans le but de « réactiver » projets et organisations à travers le pays.
Le projet géant du Western Australian Museum
En ce début d’été austral, le secteur prouve sa vitalité. Le 21 novembre, le WA Boola Bardip, version repensée du Western Australian Museum, établi en 1891 au sein des anciennes geôles coloniales, était inauguré à Perth. Multipliant la surface d’exposition par quatre, l’architecture et le design imaginés par l’agence Hassell en collaboration avec le studio OMA de Rem Koolhaas intègrent dans un écrin contemporain les bâtiments victoriens d’origine. Quatre ans de…