Pourra-t-on continuer de s'agglutiner aux caisses des supermarchés et des débits de tabac – en toute sécurité sanitaire, bien évidemment – mais ne pas arpenter les grands espaces d'un centre d'art ? Les signaux de fumée pessimistes provenant de Matignon semblent le corroborer, provoquant l'inquiétude des acteurs concernés. Dix-huit organisations nationales et territoriales qui représentent tout le spectre des arts visuels ont envoyé hier après-midi une lettre ouverte appelant à la réouverture au 15 décembre des lieux de création et d’exposition. Se disant prêts à renforcer des protocoles sanitaires déjà bien rodés, les signataires demandent à rejoindre les rangs des librairies et bibliothèques, déjà rouverts, pour « maintenir un lien social, territorial, culturel et humain essentiel ». On y trouve aussi bien les 550 membres individuels de l'AICA France que les 44 écoles supérieures d'art de l'ANdÉA, les 47 centres d'art du réseau d.c.a. (dont le Creux de l'Enfer, la Villa Noailles, le Grand Café de Saint-Nazaire, l'IAC, le Jeu de Paume), TRAM, le réseau d'art contemporain de Paris/Île-de-France avec ses 31 structures (dont le Palais de Tokyo, le MacVal, le FRAC Île-de-France, le Musée d'art moderne de Paris) ou DIAGONAL (25 structures de la photographie). Mais aussi des interlocuteurs majeurs en région comme Versant Est (24 structures en Alsace), AC//RA (116 structures en Auvergne-Rhône-Alpes), PAC (54 structures en Provence)... Pour tous, un mot d'ordre : la culture n'est pas un luxe mais une nécessité. Et les œuvres d'art des « ressources sensibles et intellectuelles nécessaires à toute démocratie, plus que jamais primordiales dans les périodes d’incertitude et de désarroi ».
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