L'artefact d'environ 16 centimètres de haut aurait au moins six siècles et avait été dérobé dans la ville d'Ile-Ife, ancienne cité yoruba au sud-ouest du Nigeria. Passé par le Ghana grâce à des documents falsifiés, c'est à l'aéroport de Schiphol à Amsterdam qu'il a été détecté. L'objet confié au bureau néerlandais de protection des antiquités, le Nigeria a dû l'authentifier puis prouver sa propriété pour le récupérer. Il a été restitué jeudi 26 novembre à Abuja. L'ambassadeur du Nigeria à La Haye qualifie cette restitution de « décisive dans les relations cordiales existant entre les deux pays amis ». Le Nigeria a rappelé plusieurs fois ces derniers mois sa volonté de récupérer les œuvres volées lors des périodes pré-coloniales et coloniales et exposées aujourd'hui dans les musées occidentaux. Des centaines d'objets, notamment des bronzes de l'ancien royaume du Bénin – dont le territoire correspond aujourd'hui au sud-ouest du Nigeria –, n'ont toujours pas été restitués. En novembre, le Nigeria a annoncé vouloir construire un musée afin d'y exposer les bronzes volés par les troupes britanniques à la fin du XIXe siècle, pour le moment dans des musées européens et américains. Le British Museum évoque, lui, la possibilité du retour de certaines œuvres sous forme de prêt. En France, la restitution de 27 biens au Bénin et au Sénégal a été votée à l'unanimité par l'Assemblée nationale le 6 octobre (voir L'Hebdo du 23 octobre 2020).