Alors qu’elle profite du changement de président à Washington pour tenter de faire revenir les États-Unis (qui l’ont quittée il y a 2 ans), l’UNESCO vient d’essuyer un tir de barrage soutenu de la part d’organisations représentatives du marché de l’art. Celles-ci n’ont pas digéré les statistiques publiées récemment – à l’occasion du 50e anniversaire de la Convention contre le commerce illicite des biens culturels –, selon lesquelles les transactions illégales pourraient représenter 10 milliards de dollars par an. La CINOA (Confédération internationale des négociants en œuvres d’art, créée en 1935, siégeant à Bruxelles et rassemblant quelque 5000 membres à travers le monde) a notamment sommé l’organisation présidée par Audrey Azoulay de fournir des preuves tangibles, plutôt que d’entraîner les marchands dans un opprobre généralisé. Avant que ne retombe cette agitation, l’UNESCO risque de voir s’ouvrir un second front, sur ce qui est devenu le volet le plus médiatique de son action : la protection du patrimoine culturel, incarnée par une autre convention, celle du 16 novembre 1972.
2 ans de réflexion
Sous l’intitulé Our World Heritage (« Notre patrimoine mondial »), l’initiative lancée aujourd'hui fait au fond le procès d’un succès qui a dépassé les espérances. Elle veut refonder de façon radicale le processus de classement, y associer plus étroitement la société civile, et mieux prendre en compte les questions épineuses des droits de l’Homme, des conflits et du changement climatique. Elle prévoit pour cela deux ans de débats et de…