Il est achevé d'imprimer le 8 novembre 1913 : Du côté de chez Swann, le volume inaugural d'À la recherche du temps perdu, paraît chez Bernard Grasset. On ne pariait pas lourd sur son succès à l'époque : Proust avait dû le financer à compte d'auteur... Un siècle plus tard, les choses ont bien changé, la Recherche est devenue un classique de la littérature mondiale et chaque manuscrit de son auteur s'arrache à prix d'or. C'est le cas pour l'exemplaire de la première édition de Du côté de chez Swann que convoite la Bibliothèque nationale de France. Il contient une longue lettre de 8 pages de l'auteur à l'une de ses amies, Marie Scheikévitch (belle-fille du peintre Carolus-Duran), qu'il ressuscitera dans Sodome et Gomorrhe sous les traits de Mme Timoléon d'Amoncourt. L'actuel propriétaire cède ce trésor pour 350 000 euros. L'institution va solliciter de grands mécènes privés pour 100 000 euros et compte sur la générosité des particuliers pour les 250 000 euros manquants (jusqu'au 31 décembre, avec réduction d'impôt égale à 66 % du don). De quoi renforcer le riche fonds de la BNF, qui contient notamment 75 cahiers de brouillon sur les différentes phases d'écriture et 20 cahiers de mise au net. Le volume devrait être présenté dans l'exposition programmée en 2022 pour le centenaire de la mort de Proust.
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