Depuis mars dernier, le virus couronné s’est infiltré dans nos vies. Avec lui, les musées ont dû s’adapter et intégrer des nouvelles normes à leur fonctionnement quotidien. Bien qu’elles soient désormais dans nos habitudes, les obligations de port du masque, distanciation sociale et respect de jauges font l’objet de rappels réguliers, égrenés sous forme d’affiches ou marquages au sol dans les lieux publics. Une signalétique fonctionnelle à laquelle les musées se sont pliés, souvent dans l’urgence : « L’ensemble de la signalétique Covid a été réalisée en deux semaines, détaille Marina-Pia Vitali, sous-directrice en charge de la médiation au Louvre. C’est l’avantage d’avoir pu tout faire en interne avec les graphistes de notre service de coordination de la signalétique. » Au Mucem aussi, les équipes ont rapidement réagi : « Dès le confinement, nous nous sommes demandés comment nous pouvions parler de ce qui se passait, explique Vanessa Hen, responsable du bâtiment et de l’exploitation. Nous avons rapidement décidé de placer un grand panneau sur la façade où était écrit “À bientôt au Mucem”, afin de dire aux visiteurs que nous étions toujours là et que nous préparions la suite. »
La suite, c’est imaginer la réouverture et l’accueil du public le plus sereinement possible malgré la pandémie. Et la signalétique fonctionnelle et directionnelle est un enjeu majeur dans le processus de réouverture des musées. Afin de faciliter la tâche des lieux publics, les entreprises Ateliers Puzzle, Cheeri et le Troizième pôle ont réalisé un kit Covid dans lequel l’on trouve stickers, chevalets et rubalise pour orienter aux mieux les visiteurs et leur rappeler les gestes barrières. L’objectif : « Aider les établissements à mettre en place leur nouvelle signalétique, le tout de façon lisible, facile, ludique et accueillante ! », lit-on sur le site du projet. Autre avantage de l’initiative – en plus de proposer une signalétique clé en main : les utilisateurs de ce kit n’ont à payer que le matériel dont ils ont besoin pour leur signalétique.
Au Mucem aussi il a été question de « faire des contraintes émanant de la crise sanitaire une force, de s’en amuser », affirme Vanessa Hen. « Aidée d’un artiste, l’architecte Corinne Chiche a dessiné une signalétique sur la base du nombre d’or, chère à Le Corbusier, précise-t-elle. Le marquage au sol permettant la distanciation physique en est une déclinaison et chaque file d’attente a une couleur particulière, permettant au public de distinguer l’entrée et la sortie. » Joindre l’utile à l’agréable, tel était le mantra du musée…