L'annonce hier soir par le ministre de la Santé d'un abaissement des jauges des événements publics à 1000 personnes à Paris, Lyon, Toulouse, etc., va immanquablement impacter les grands musées et les foires (dont Paris Photo qui avait confirmé sa tenue au Grand Palais). Cela va mettre en péril un rétablissement qui avait pourtant été mesuré par certaines études. Le cabinet spécialisé en analyse comparative PV2D et le master en management culturel de l'école de commerce KEDGE Business School ont ainsi mesuré pendant l'été l'impact du Covid-19 sur le tourisme français à travers la fréquentation en temps réel de 11 sites, distribués sur tout le territoire. Y figurent Nausicaa, centre de la mer à Boulogne-sur-Mer, le Mucem à Marseille, le Futuroscope à Poitiers, le musée Soulages à Rodez, la Cité de la Mer à Cherbourg, l'Historial de la Grande Guerre à Thiepval, les sites culturels de Saint-Nazaire (Escal’Atlantique, écomusée et sous-marin Espadon), le Muséoparc Alésia à Alise-Sainte-Reine, Oceanopolis, centre de la mer à Brest, l'Écomusée d’Alsace à Ungersheim et le musée-château de Blois. Sur ces sites, la baisse de fréquentation estivale a été moindre qu'attendue, avec un recul de seulement 19 % du nombre de visiteurs par rapport à l'année précédente. Ce chiffre permet de compenser partiellement le recul moyen observé avant l'été : de -71 % sur la période janvier-juin, on passe à -51 % de fréquentation si l'on inclut les deux mois estivaux. Le musée Soulages est même parvenu à progresser cet été, grâce à une politique de réouverture précoce et à des stratégies de tourisme de proximité efficaces. Sur l'ensemble du panel, ce sont les visiteurs étrangers qui se sont bien sûr volatilisés.
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