Avec sa série « Mémoire Vive » de dessins brodés, Margaux Derhy aborde le thème de la résilience. Elle a été sensibilisée à cette question par le film Eternal Sunshine of the Spotless Mind sur l’effacement de la mémoire d’un passé douloureux pour mieux supporter le présent ; par les travaux de la psychologue américaine Elizabeth Loftus sur la mémoire comme matière malléable ; par les travaux de Karim Nader, professeur de neurosciences comportementales canadien ou encore par le protocole « Paris : Mémoire Vive », déclenché pour aider les traumatisés des attentats de Paris de 2015. « J’ai appris qu’en ressassant sans cesse les souvenirs, on apaisait possiblement les traumatismes qui sont les nôtres, note-t-elle. On peut falsifier la mémoire. Mieux encore, on peut projeter le passé dans la joie pour mieux s’en affranchir. » Ainsi dessine-t-elle ses moments de mémoire adoucis.