Sarah Navasse pratique le dessin de façon quasi exclusive. Elle a grandi dans une famille de maîtres verriers au contact de vitraux, un domaine entre l’art et l’histoire, un peu comme ses images, construites à partir de références historiques (telles les mythologies ou l’histoire de l’art) et de scènes particulières du quotidien, souvent alimentées par ses propres photographies qui constituent sa base de données de la mémoire. Le corps en mouvement, le geste intime ou le saisissement d’un instant sont les sujets explorés par l’artiste comme des fragments de vie capturés, dans des grands formats proches du vitrail. C’est encore l’art des maîtres verriers que l’on retrouve à travers une subtile technique au crayon à papier et à la poudre graphite qui met en exergue les jeux de transparence et de lumière de ses dessins. On se laisse facilement captivé par ces moments fugaces et évanescents.