La fermeture des musées a mis fin par la même occasion à toutes leurs activités événementielles, et pour certaines bien au-delà de la période de confinement, comme pour les privatisations par le public d'affaires. Ces dernières étaient pourtant en plein développement depuis quelques années, les pouvoirs publics encourageant les institutions culturelles à « favoriser une approche large et innovante des leviers de ressources propres », selon un rapport d'information de la commission des finances du Sénat daté de 2014. Un objectif justifié par le contexte budgétaire, mais également par le fait que « les musées constituent des opérateurs économiques solides, qui disposent de marges de manœuvre ». Pour beaucoup, l'une de ces marges de manœuvre a consisté à s'ouvrir au monde de l'entreprise. Les termes « team building », « afterwork », « séminaire », « brainstorming » ou encore « formation professionnelle » ont ainsi fait leur entrée aux musées.
Toutefois, cette évolution des institutions muséales n'a pas eu lieu du jour au lendemain. Selon François Mairesse, professeur en muséologie et économie de la culture à l'université de Paris-3 Sorbonne Nouvelle, cela s'est d'abord traduit à partir des années 1980 par une multiplication de micro-événements toujours plus sophistiqués (expositions, spectacles, chasses au trésor, etc.), puis par l'arrivée de profils inédits à la direction des musées. « Un des tournants a été l'ouverture du musée Guggenheim à Bilbao en 1997 sous l'impulsion de Thomas Krens, diplômé à la fois en histoire de l'art et en management, explique-t-il. Suite à son succès, tout le monde est entré dans la même logique. De nouveaux postes ont été créés, comme ceux de responsables de communication, qui n'étaient pas destinés au départ à se retrouver dans des musées. »
De fait, en France, aujourd'hui, il n'est pas rare de voir le service de médiation côtoyer celui du mécénat ou des…