Verrouillé à double tour, pétri de dogmes esthétiques, le monde de l'art est souvent étanche aux figures singulières. Ou alors faut-il qu'elles soient totalement à la marge pour que le milieu daigne s'y intéresser. Benoit Huot en sait quelque chose. Passé par les bancs de l'école des beaux-arts de Besançon de 1984 à 1989, cet artiste a deux handicaps. Il vit dans un village de vingt-cinq habitants, Montivernage, en Franche-Comté. Et pour corser le tout, son travail, éminemment baroque, ne colle pas au goût ambiant. N'était-ce la curiosité du collectionneur parisien Antoine de Galbert (lire p. 3), il ne serait sans doute jamais sorti de l'anonymat.
Benoit Huot a enchaîné les petits boulots plus ou moins harassants après ses études, sans se résoudre à…