Fils d'un marchand de soie et d'une modiste, le peintre nantais James Tissot (né Jacques-Joseph Tissot) a toujours porté un regard attentif sur le textile. C'est donc avec une précision remarquable qu'il dépeignait les volumes, textures et motifs des habits : le critique d'art John Ruskin va même jusqu'à dire de ses toiles qu'elles ressemblent à des « photographies coloriées » ! Ses commanditaires bourgeois et aristocrates, ainsi que les marchands, restent épris de ce sens du détail, qu'il allie avec finesse à ses compositions soignées. Le peintre ne se limite toutefois pas aux portraits, s'essayant à une diversité de techniques (estampe, photographie ou émail cloisonné) et thématiques : le parcours en révèle plusieurs exemples, notamment sa série de toiles japonisantes, qui donne lieu à l’un de ses rares nus, une femme occidentale dont le kimono entrouvert dévoile la peau…
James Tissot, fabricant d'images
Le musée d'Orsay consacre à ce dandy inclassable sa première rétrospective en France depuis 1985. L'occasion de se remémorer sa trajectoire éclectique et son style résolument moderne, pourtant très influencé par les maîtres primitifs et du Quattrocento, que la critique lui reprochait de pasticher au début de sa carrière...