Ne vous fiez pas au titre - « Un État » - de la nouvelle exposition de Valérie Jouve chez Xippas, à Paris, ni à la première photo du mur de séparation édifié par Israël. L'artiste, qui depuis longtemps figure le corps humain et celui des villes, ne s'est pas muée en passionaria politique. Dans les clichés pris au gré de son périple dans les territoires autonomes palestiniens, elle énonce plus qu'elle ne dénonce. Les scènes de la vie ordinaire saisissent des passants bien vivants, car la vie continue, malgré l'absurde. Contrairement à ses précédents portraits, s'attachant à une ou deux figures, la photographe n'instaure pas de relation physique ou émotionnelle avec les personnages. Dans les très grands formats capturant des paysages, le conflit n'apparaît que de manière indicielle. En…