Pour l'anthropologue Marc Augé, auteur de Lieux-Non lieux, Introduction à une anthropologie de la surmodernité, un non-lieu serait un sas, un lieu de transit et de solitude bien que peuplé. L'une de ses incarnations en serait l'aéroport. Il n'est de fait pas anodin que depuis près de vingt ans, les aérogares tentent de se transformer en « lieux » par le biais de l'art. « L'aéroport est une situation limite pour tester les oeuvres d'art. C'est un lieu apatride, de passage, en demande de super-identité, observe Olivier Michelon, directeur des Abattoirs à Toulouse, qui a initié en 2012 un partenariat de trois ans avec l'aéroport de Toulouse-Blagnac. Les aéroports sont en demande de plus-value culturelle. Cela fait partie des indicateurs pour leur classement international. En France, on a laissé passer ça ».
L'initiative est venue d'abord d'outre-Atlantique avec l'aéroport de San Francisco, qui dès 1980 a scellé un accord avec les musées…