Invité aux côtés de douze personnalités de la culture (telles que la chanteuse Catherine Ringer, le chef d’orchestre Sébastien Daucé ou le metteur en scène Stanislas Nordey), l’artiste français Laurent Grasso (né en 1972) a été entendu par le président de la République ce mercredi 6 mai 2020. Une rencontre par visioconférence, qui a duré trois heures et a laissé à chacun de ses invités un temps de parole d’une dizaine de minutes. Une rencontre bis devrait se tenir prochainement, pour faire le point sur les réponses apportées par le gouvernement. Déjà connu du Palais de l’Élysée dont il a filmé en 2016 les intérieurs pour son film Élysée, Laurent Grasso (représenté par la galerie Perrotin) a tenu à définir ce qu’était un artiste plasticien aujourd’hui, sa façon de travailler, son rythme irrégulier d’expositions et de commandes, sa précarité. Évoquant l’intérêt d’une campagne de commandes publiques, Laurent Grasso a voulu pointer la capacité d’anticipation des artistes. « L’artiste est souvent sous-utilisé : nous pourrions être utilisés, dans le bon sens du terme, comme des partenaires de réflexion, des chercheurs. L’artiste ne produit pas du divertissement, mais une pensée sur le monde. Et dans cette crise, on a le souhait d’être mis à contribution pour participer à la réflexion sur "l’après". Je pense aussi que les artistes sont dans une anticipation des questions qui deviennent aujourd’hui très urgentes. Ça fait un moment qu’on sait qu’ils réfléchissent à l’anthropocène ! Et qu’ils essaient de produire une réflexion sur ce qui s’est récemment accéléré… », a-t-il notamment déclaré.
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