Son nom est « Medulla », qui signifie « moelle » en latin, en référence à la moelle épinière, substance essentielle du système nerveux central. C’est dire qu’elle métaphorise le rôle primordial de ce meuble autour duquel le Conseil des ministres se réunit chaque mercredi matin. Jusqu’à récemment, ces moments décisifs sous la Ve République se déroulaient autour d’un mobilier démontable fait de tréteaux et de planches. « Medulla » est la dernière commande publique majeure pour le réaménagement d'un palais de l’Élysée engagé vers le design contemporain. Imaginée par quatre lauréats du concours ouvert aux étudiants du Campus d’excellence des métiers d’art et du design-Paris, Manufactures des Gobelins (Étienne Bordes, Lucille Poous, Misia Moreau et Julien Roos), sa réalisation par l’Atelier de recherche et de création (ARC) du Mobilier national a utilisé des techniques de pointe : derniers logiciels de modélisation 3D, machines à commandes numériques permettant de travailler avec une grande précision des matériaux tels que l’acier thermolaqué et la fibre de verre. Dans des délais contraints, onze sous-traitants sont aussi intervenus sur tout le territoire. Le résultat spectaculaire, tant par ses dimensions (13,40 mètres de long, 18 modules de 23 kg chacun recouverts de béton taloché) que par son esthétique, participe au rayonnement de nos savoir-faire à l’étranger. Elle est révélée dans les pages de l’ouvrage publié par les éditions Gourcuff Gradenigo sous la direction de Muriel Barbier, conservatrice en cheffe du patrimoine jusqu'à récemment à la tête de l’inspection des collections du Mobilier national, qui retrace l’histoire de l’hôtel de l'Élysée et de ses décors depuis le XVIIIe siècle.
Le Palais de l’Élysée, architecture, décor et ameublement, éditions Gourcuff Gradenigo, octobre 2023, sous la direction de Muriel Barbier.