Pour les foires d’art, le deuxième trimestre 2020 sera totalement blanc : après l’Armory Show à New York (du 5 au 8 mars) puis la TEFAF Maastricht, close en catastrophe le 11 mars (mais dont les conséquences – c’est-à-dire la contamination de nombreux marchands et visiteurs – se font encore sentir), tous les autres événements ont été annulés en cascade. C’est un coup dur pour les galeries : selon l’étude du Comité professionnel des galeries d’art (CPGA), qui a analysé le cas français, les frais engagés sur les foires de printemps s’élèvent en moyenne à 18 500 euros par galerie. Si ces sommes restent bloquées dans une situation où un besoin pressant de liquidité se fait sentir, l’équation est simple : il y a de quoi mettre en péril l’existence des plus fragiles – qui sont plus nombreuses qu’on ne croit. Ce n’est pas non plus confortable pour les organisateurs de foires. Mais la situation est très variable selon la carrure de l’entreprise, la part des sommes déjà encaissées, le délai entre la décision de l’annulation et la date prévue de la foire. Certains salons comme artmontecarlo, prudents, ont renoncé deux mois à l'avance et n’avaient pas encore encaissé de versements. D’autres ont les reins solides comme MCH (la maison mère d'Art Basel), qui organise 35 foires, ou Reed International, qui en compte presque 300 dans son portefeuille.
Art Paris sur la sellette
Art Basel Hong Kong a ainsi remboursé à 85% en numéraire (complété par un avoir de 15% sur une prochaine édition), tandis que Frieze New York, qui appartient au colosse d'Hollywood Endeavor, a remboursé à 100%. Mais des salons comme Art Paris ou le Salon du dessin sont dans l’œil du cyclone : ce sont des structures de petite taille, ayant…