Le Quotidien de l'Art

L'image du jour

Vieux Garcin

Vieux Garcin

Dans un monde épris de jeunisme, la saga de Gilbert Garcin fait du bien (comme celle de Bernard du Boucheron dont le premier roman, à 76 ans, Court Serpent, fut une révélation en 2004). Décédé il y a dix jours à 90 ans (sans lien avec le coronavirus), Garcin s’était engagé dans la photographie après une vie dans le commerce des luminaires : à un âge où l’on pense plutôt à s’arrêter, lui décide de commencer. Un stage à Arles en 1993 en est l’élément déclencheur, et les outils de son art sont vite réunis : une table, des ciseaux, un projecteur à diapositives, de la colle, un appareil photo. Et par la magie de ses compositions – que l’on pourra qualifier alternativement d’oniriques, surréalistes, poétiques, psychédéliques –, il devient Mister G., inventant un nouveau monde où les droites se rejoignent et où la gravité joue à l’envers. Exposé dans les meilleurs festivals, musées et galeries (dont Camera Obscura, qui le représente), il a même eu le temps de savourer une retraite, mettant fin à sa carrière en 2013, au jeune âge de 84 ans…

Article issu de l'édition N°1937