Sujet braudélien par excellence, la Méditerranée est un territoire géographique et mental si vaste que l'on pourrait s'y noyer, si complexe et mythique qu'il se dérobe aux raccourcis. Aussi pouvait-on redouter une exposition « grand public », pire « une exposition fiction » comme on parle de docu-fiction, tentant de simplifier un monde mouvant, en réinvention permanente. Dès l'entrée en matière de « Méditerranées, des grandes cités d'hier aux hommes d'aujourd'hui », inaugurant le nouveau bâtiment du J1 dans le quartier de la Joliette à Marseille à l'occasion de Marseille-Provence 2013, les craintes se dissipent. Yolande Bacot a relevé intelligemment le gant en offrant un parcours scientifiquement irréprochable. Conçu tel un dédale, celui-ci pèche certes par une scénographie claustrophobique plombée par d'ingrats containers peints en noir.
Mais, pour peu que l'on oublie les grosses ficelles…