Il y a un siècle, au début des années 1910, un peintre italien né en Grèce entre en contact avec les avant-gardes parisiennes (notamment Guillaume Apollinaire et André Breton), qu’il fascine par ses paysages « métaphysiques » : des architectures néo-classiques, pleines d’arcades, de colonnes, de statues, d’horloges, où l’on distingue parfois, comme un anachronisme, une locomotive à vapeur. Les ombres sont démesurées mais on ne voit presque aucun être humain : les places sont vides… L’exposition Giorgio de Chirico, qui devait ouvrir ce 1er avril au musée de l’Orangerie, a évidemment été reportée (voir QDA du 16 mars). Si l'on ne peut pas savourer ses toiles énigmatiques, jamais sa peinture n’a semblé aussi actuelle : un paradoxe qui aurait sans doute plu à cet esprit iconoclaste.
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