Deux jours après une manifestation sur le parvis de l'Hôtel de Ville, des représentant.e.s des vacataires de Paris Musées, en grève depuis deux mois, ont rencontré mercredi 5 février Delphine Lévy, directrice de l'établissement public (qui regroupe les 14 musées municipaux), des membres d'organisations syndicales, ainsi que Susana Garcia, membre du cabinet de Christophe Girard, adjoint à la culture et président de Paris Musées, qui n'a pour le moment répondu ni aux courriers qui lui ont été adressés, ni à la prise de parole d'une vacataire mercredi soir lors d'une réunion publique. Principale revendication du collectif (que partagent les vacataires des conservatoires, écoles et bibliothèques de Paris) : la pérennisation de l'emploi par la transformation de leur statut en contractuels, qui permettrait notamment l'ouverture de droits au chômage et aux congés payés. La durée maximum des vacations, correspondant à celle des expositions dans lesquelles ils et elles sont agents d'accueil ou de surveillance, est aujourd'hui de quatre mois, avec une carence obligatoire de six mois entre chaque contrat – or il faut désormais six mois d'activité sur deux ans pour bénéficier de l'assurance chômage. Le statut de contractuel leur permettrait en outre d'être payé.e.s en fin de mois (et non à la fin du deuxième mois comme aujourd'hui) et éventuellement, comme les contractuels travaillant aux Catacombes, de toucher une prime de pénibilité. Rappelons que le recours aux vacations doit répondre à un « besoin ponctuel » : or les musées parisiens organisent des expositions toute l'année, et même aucune dans les Catacombes, où l'on emploie aussi des vacataires. Cela impose par ailleurs de former à chaque nouveau cycle d'expositions des dizaines de nouveaux agents, « une charge très lourde pour les titulaires qui sont obligés d'aller vite, ce qui est dangereux pour le public comme pour les œuvres », nous déclare une membre du collectif. Contactée, Delphine Lévy déclare que « ces vacations (...) ne constituent pas une solution adaptée aux personnes qui cherchent un emploi pérenne. En revanche Paris Musées s’efforce de proposer aux anciens vacataires à la recherche d’un emploi stable les emplois permanents qui se présentent. En 2019 nous avons pu embaucher sur un emploi permanent 70 anciens vacataires (soit 65 % des recrutements sans concours). De manière générale le recours à la vacation n’a pas augmenté (10 % de l’effectif total) alors que les effectifs permanents de Paris Musées se sont accrus depuis 2013. Lors de la réunion (du 5 février), Paris Musées a indiqué que la formation des vacataires serait renforcée pour mieux accompagner leur prise de poste. (...) Le fait que Paris Musées souhaite allonger la durée des expositions pour répondre à la demande du public est susceptible de faciliter leur situation ». Jeudi matin un piquet de grève était établi à l'entrée du musée d'Art moderne de Paris.