Le Quotidien de l'Art

Numérique et musée : le leurre de la démocratisation 

Numérique et musée : le leurre de la démocratisation 
Artémis à la biche dans la salle des Caryatides au musée du Louvre.
Photo Fred Romero/Illustration Mathilde Bonniec.

Si de nombreux musées se sont lancés dans la communication en ligne en multipliant les productions, peu sont aptes à en mesurer les retombées pour leur public, au risque de creuser encore davantage les inégalités d’accès à la culture.   

Podcasts, vidéos, stories, expériences 3D… les idées ne manquent pas de la part des musées pour promouvoir leurs collections et leurs événements. D’ailleurs, pour les plus productifs d’entre eux, comme le musée d’Orsay [qui invite l'illustrateur Jean-Philippe Delhomme à s'emparer de son compte Instagram chaque lundi, ndlr], l’impulsion vient de plus en plus haut dans la hiérarchie, ce qui amène à des projets transversaux. « Une direction du numérique a été créée il y a un an et demi sous l’impulsion de notre nouvelle présidente, Laurence des Cars. Depuis, nous sommes de plus en plus sollicités, car nous nous trouvons au carrefour de tous les services : médiation, conservation, marketing, etc. L’idée est de couvrir plusieurs usages, et de ne surtout pas penser que le digital sert une chose en particulier », explique Anne-Fleur Pouyat, en charge des projets numériques, notamment des podcasts à destination du jeune public. Le tout pour un budget « autour de 150 000 euros par an, mais uniquement pour les contenus, les supports ne sont pas inclus », précise Saskia Bakhuys, responsable des productions audiovisuelles et numériques. 

Des moyens que n’ont évidemment pas la plupart des musées de France, puisqu’en 2018, selon le ministère de la Culture, seulement la moitié d’entre eux disposaient d’un site web indépendant, c’est-à-dire géré par le musée lui-même et non par une collectivité. Et l’inégale visibilité des structures muséales se creuse encore sur les réseaux sociaux. Dans le Val-de-Loire par exemple, alors que certains grands châteaux s’offrent les services d’influenceurs internationaux, « beaucoup de petites structures n’ont même pas de compte Instagram, note Sophie Ory, instagrameuse dans la région. C’est alors difficile de leur expliquer qu’on peut dépoussiérer leur image et peut-être influer la fréquentation ».

Payer sa visibilité

Une situation…

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