Alors que ce jeudi 16 janvier les professionnel.le.s de la culture se joignaient une nouvelle fois aux manifestations contre la réforme des retraites, diverses organisations ont cette semaine manifesté leur mécontentement face à leurs conditions de travail, leur statut ou leur rémunération.. Les vacataires de Paris Musées ont ainsi lancé une pétition contre le recours généralisé à des contrats précaires, alors que « la plupart de ces postes (...) sont pérennes » et réclament notamment l'embauche en CDD ou la titularisation. Au ministère de la Culture, on s'inquiète de la solution envisagée dans le cadre du plan de transformation ministériel (PTM) d'une « dilution de l'inspection de la création artistique, aujourd'hui incluse dans la Direction générale de la création artistique (DGCA), dans le service métiers du ministère », nous a expliqué Jean-Paul Leonarduzzi, secrétaire général adjoint de la CGT-Culture, « ce qui menacerait une séparation déontologique entre les fonctions d’évaluation et de gestion ». À la DGCA on nous informe que « la réflexion est encore en cours ». Tandis que des piquets de grève étaient établis au Louvre ou à la BnF cette semaine, mercredi 15 janvier les personnels du musée Guimet organisèrent une action « musée gratuit », afin de dénoncer une institution en sous-effectif (notamment aux ressources humaines, engendrant le non-versement des salaires de décembre à plus 35 contractuels et intervenants extérieurs), la vacance du poste d’administrateur général, après le départ de l'administratrice par intérim le 1er décembre, l’absence de projet scientifique et culturel, et d'une manière générale la souffrance au travail des personnels du musée, qui ont adressé un courrier au service des musées de France de la Direction générale du patrimoine. De leur côté, les membres de la CGT des Établissements du Mobilier national et des Manufactures (SEMM CGT) ont déposé leurs outils, le 14 janvier, lors des vœux du directeur Hervé Lemoine, en signe de désaccord avec les projets de transformation de l'établissement. « Notre revendication principale est le maintien de notre statut de Service à Compétence Nationale (SCN) », nous dit Nicolas Mancel, secrétaire général du SEMM CGT, qui explique que la tutelle souhaite le remplacer par celui d’Établissement Public (EP) et craint qu'une « culture business se fasse aux dépens des savoirs et savoir-faire des métiers d’art ». Hervé Lemoine voit quant à lui dans l’action menée par le SEMM CGT « une instrumentalisation d’une situation particulière dans le cadre d’un contexte général de grève ». Il estime que le statut d’EP rendrait « plus efficace l’exécution de nos missions » et qu’il ne « remettrait pas en cause le statut de fonctionnaire des travailleurs du Mobilier national ». Les artistes et auteurs, qui s'inquiètent des modalités qui seront décidées pour leur régime de retraite, ont quant à eux obtenu le recul au 29 février de la date de paiement de leur cotisation à l'Urssaf, alors que le changement d’organisme de recouvrement (autrefois Maison des Artistes et Agessa) avait provoqué en fin d'année de nombreux dysfonctionnements. Ils et elles attendent toujours par ailleurs de connaître les conclusions du rapport sur le statut et la rémunération des auteurs que Bruno Racine, nommé à la Pinault Collection à Venise, a remis cet automne à Franck Riester, ministre de la Culture.