Pour le commissaire Guillaume Désanges, il y a « d’autres manières de regarder la matière », et Babi Badalov y excelle. Né en 1959 d’un père azéri et d’une mère iranienne, devenu artiste dans une URSS en décomposition, il passe de l’underground de Moscou à celui de New York, jusqu’à son nouveau point d’attache, la France. L’ancien clandestin, naturalisé, y est devenu un artiste qui compte, défendu par le galeriste Jérôme Poggi et présent dans de nombreuses biennales. Mais il a gardé son tempérament nomade et le goût des mélanges qui vont avec (mon « hybridité » dit-il). Jouant sur les mots (il est un « Art East ») et les matériaux, il colle, enlumine, juxtapose des recharges de téléphones, des cartes de visite de marabouts, des coupures de journaux, des textiles, produisant des patchworks et inventant de nouvelles langues dans une ambiance revendiquée de bazar à tapis. Une douce folie, une « Hallu-Sea-Nation »…
« Babi Badalov, Soul Mobilisation », à la Verrière Hermès (50, boulevard de Waterloo, Bruxelles), jusqu’au 15 février.
fondationdentreprisehermes.org