Le Quotidien de l'Art

Dakar, une capitale pour fédérer l’art africain

Dakar, une capitale pour fédérer l’art africain
de gauche à droite : Fihr Kettani (directeur de la galerie 38, Casablanca), Gérard Senac (PDG d'Eiffage Sénégal), Yacouba Konaté (commissaire), Abdoulaye Diop, Taleb Berrada, Ismail Azennar, Mohamed Chaoui, Alioune Badiane, Hamady Bocoum (directeur du Musée des civilisations noires), Siriki Ky, Abdoulaye Konaté.
Photo Tourebehan/DR.

Le sujet des restitutions envahit tellement l’actualité qu’il occulte un autre problème, plus actuel et tout aussi brûlant : la difficulté pour l’art africain actuel de se faire connaître chez lui. L’exposition panafricaine qui fait étape au Sénégal est une initiative originale. Elle met en évidence ce déficit et esquisse de nouvelles pistes.

On ne compte plus les artistes africains qui ont désormais une cote marchande enviable, à l’image d’El Anatsui ou de Yinka Shonibare, ou les événements qui mettent l’Afrique à l’honneur comme le pavillon du Ghana à la dernière Biennale de Venise, qui a longtemps eu les faveurs des bookmakers. Les foires se multiplient (on citera 1-54 et ses diverses éditions dont une à Marrakech) en même temps que les manifestations bilatérales (la saison Africa 2020 cette année en France), tandis que les galeries défricheuses – établies ou émergentes - poursuivent leurs efforts (Magnin-A, Templon, Anne de Villepoix, Primo Marella, etc.). Pourtant, faute d’infrastructures, cette ébullition emprunte en priorité les autoroutes Nord-Sud et attend toujours l’indispensable décloisonnement local. « Il est souvent plus facile d’envoyer des œuvres de Dakar à New York que de Dakar à Ouagadougou », explique Yacouba Konaté, co-commissaire avec Brahim Alaoui de l’exposition « Prête-moi ton rêve ». En cause : les transports, les assurances, la faiblesse des structures d’accueil, etc. 

Créer une culture de l’itinérance

Montée par une jeune fondation marocaine (Fondation pour le développement de la culture africaine contemporaine), cette exposition, inaugurée à Casablanca en juin dernier (voir QDA des 14 et 27 juin), a l’ambition de contribuer à briser cette fatalité. Elle entame à Dakar une tournée…

Dakar, une capitale pour fédérer l’art africain
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Article issu de l'édition N°1864