On ne compte plus les artistes africains qui ont désormais une cote marchande enviable, à l’image d’El Anatsui ou de Yinka Shonibare, ou les événements qui mettent l’Afrique à l’honneur comme le pavillon du Ghana à la dernière Biennale de Venise, qui a longtemps eu les faveurs des bookmakers. Les foires se multiplient (on citera 1-54 et ses diverses éditions dont une à Marrakech) en même temps que les manifestations bilatérales (la saison Africa 2020 cette année en France), tandis que les galeries défricheuses – établies ou émergentes - poursuivent leurs efforts (Magnin-A, Templon, Anne de Villepoix, Primo Marella, etc.). Pourtant, faute d’infrastructures, cette ébullition emprunte en priorité les autoroutes Nord-Sud et attend toujours l’indispensable décloisonnement local. « Il est souvent plus facile d’envoyer des œuvres de Dakar à New York que de Dakar à Ouagadougou », explique Yacouba Konaté, co-commissaire avec Brahim Alaoui de l’exposition « Prête-moi ton rêve ». En cause : les transports, les assurances, la faiblesse des structures d’accueil, etc.
Créer une culture de l’itinérance
Montée par une jeune fondation marocaine (Fondation pour le développement de la culture africaine contemporaine), cette exposition, inaugurée à Casablanca en juin dernier (voir QDA des 14 et 27 juin), a l’ambition de contribuer à briser cette fatalité. Elle entame à Dakar une tournée…