On connaît l’attachement de Calder à la France, où il avait côtoyé les avant-gardes dans les années vingt, s’y faisant notamment remarquer par son fameux Cirque portatif. Il y reviendra après la guerre, jusqu’à la fin de sa vie, pour travailler à Saché en Indre-et-Loire.
L’aventure France Forever
Pendant le conflit, alors qu’il est en Amérique, Calder répond présent à une initiative originale : soutenir par son art la France libre et le général de Gaulle. Créée en 1940, France Forever est une association réunissant aux États-Unis intellectuels expatriés (Henri Focillon, Henri Seyrig, Henri Laugier, le compagnon de la galeriste Marie Cuttoli qui avait exposé Calder en 1933 au 17 rue Vignon, Jules Romains, Paul Rosenberg, le marchand de Picasso, etc.) et milieux francophiles (notamment l’architecte Paul Nelson). L’un de ses objectifs est de lever de l’argent pour la France libre. Au lendemain de Pearl Harbor, alors que les Américains sont encore hésitants sur le meilleur mouvement de résistance à appuyer, elle sollicite des artistes pour des expositions-ventes. C’est dans ce cadre que Calder crée le Mobile à la croix de Lorraine, aujourd’hui communément appelé France Forever : les couleurs françaises flottent au sommet dans une matière fragile (le carton), soutenues par le bois étincelant de la croix de Lorraine et…