Des plissures, empreintes et imprégnations ont envahi les anciennes cabines de douche de la Piscine de Roubaix. Un lieu parfaitement adapté aux œuvres de Marie-Pierre Thiébaut (1933-2010), inspirées par la nature, de la rivière de son enfance en Lorraine, bordée de peupliers, à la montagne du Luberon vue du village de Gordes, où elle s’installe en 1968. Elle y crée ces « paysages-sculptures » qui évoquent son apprentissage auprès du sculpteur Ossip Zadkine et sa longue collaboration avec l’architecte Fernand Pouillon. « Toutes les sculptures de Thiébaut pourraient être agrandies aux dimensions architecturales, écrivait Marguerite Duras. Toutes, même les plus petites, sont de nature monumentale. » Réalisées en terre crue, en bois, en plâtre et en ciment, Marie-Pierre Thiebaut y laisse la trace de ses doigts, de ses paumes, de ses seins avant de les peindre en bleu ou en blanc, de les rehausser de feuille d’or, de les enserrer dans des cubes de verre, de les poser sur des socles de métal… « Tout l’art consiste à faire quelque chose de rien », déclarait-elle. Un rien toujours en lien avec le vivant.
« Marie-Pierre Thiébaut. La forme-geste », jusqu’au 2 février 2020, à la Piscine, 23, rue de l'Espérance, 59100 Roubaix
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