Le Quotidien de l'Art

Marché de l'art : 2019 dans le rétroviseur

Marché de l'art : 2019 dans le rétroviseur
Jeff Koons, Bouquet of Tulips, 2019.
© Jeff Koons/Photo Luc Castel/Courtesy Noirmontartproduction.

De Hong Kong à Londres, de tulipes en acier à une banane scotchée, le marché de l'art a été ponctué cette année de records, de surprises et d'incertitudes. Bilan.

Excès en tout genre

À quoi reconnaît-on les stars de l’excès ? Aux néologismes qu’elles suscitent. Ainsi a-t-on évoqué les « Koonseries » du grand Jeff, dont le bouquet de tulipes a atterri en octobre dernier, après moult controverses, près du Petit Palais, à Paris. Sotheby's s’est dit « Banksé » lorsqu’un dessin du trublion britannique Banksy s’est autodétruit en 2018 en pleine vente. Sans doute faudra-t-il glisser de Késaco à « Késakaws » tant l’emballement pour Kaws dépasse l’entendement. Quant à Maurizio Cattelan, il a banané son monde sur Art Basel Miami Beach en décembre. Les trois premiers artistes ont un autre point commun : ils ont pulvérisé leur record en 2019. Un exemplaire du Rabbit de Koons a décroché 91,1 millions de dollars en mai chez Christie’s à New York ; une toile de Kaws inspirée des Simpson s’est envolée pour 14,7 millions de dollars en avril chez Sotheby’s à Hong Kong, tandis qu’un tableau de Banksy, représentant les parlementaires britanniques en chimpanzés, s’est adjugé en octobre pour 12,2 millions de dollars.

Les garanties, un jeu dangereux

C’est la plus grosse garantie tierce partie offerte en France. Pour convaincre les héritiers de Nicolas de Staël de mettre en vente en octobre Le Parc des Princes, Christie’s a obtenu d’un collectionneur une garantie de 17,5 millions d’euros. C’est aussi à ce prix (20 millions avec les frais) que le tableau s’est vendu. Un record certes, mais aux forceps. « Un prix garanti à deux fois le précédent record du monde, c’est trop, ça ne laisse pas beaucoup d’espace pour enchérir », grince le courtier en art moderne Thomas Seydoux, qui regrette que « les garanties ne soient plus des prix minimums mais des prix maximums ». Le marchand parisien Franck Prazan l’admet, « la mayonnaise n’a pas pris comme elle aurait dû, peut-être eût-il fallu vendre le tableau à New York dans un contexte où on est habitué à ce genre de montant ». Sotheby’s a refusé des garanties proposées pour le tableau de Vigée-Le Brun, la pendule musicale et le bronze d’après Giambologna, trois des lots phares de la collection de Ribes, en décembre. « Jacqueline de Ribes n’était pas pour, et moi non plus », confie Mario Tavella, patron de Sotheby’s France. Bien leur en a pris. Portées par des estimations raisonnables, ces œuvres se sont vendues sans le filet de sécurité qu’offre la garantie.

Flambée pour les Lalanne 

Voilà encore 20 ans, personne n’aurait parié sur l’envolée des prix du couple Claude et François-Xavier Lalanne. Défendus de longue date par la galerie Mitterrand,…

Marché de l'art : 2019 dans le rétroviseur
Marché de l'art : 2019 dans le rétroviseur

Les abonnés ont accès à l'intégralité des articles du Quotidien de l'Art.

Découvrez toutes nos offres d'abonnements.

Je m'abonne

Article issu de l'édition N°1857