En novembre dernier, l’annonce a fait grand bruit chez les fines gueules : le restaurant du Mudec, ouvert à Milan en 2015 sous la houlette du chef Enrico Bartolini, a décroché trois étoiles Michelin. Si l’Italie soigne depuis longtemps les papilles des visiteurs de musées, avec notamment l’esprit bio et circuit court du MACRo et du MAXXI de Rome, culture et gourmandise ne sont pas toujours allées de paire en France, où l’offre gastronomique des institutions a longtemps été sommaire et les décors banalement fonctionnels. Patron du musée Soulages, à Rodez, Benoît Decron l’admet, la restauration n’était pas sa première priorité, lui qui étudiant visitait les expositions « le ventre vide ». « Au début, j’avais très peur qu’on sente la nourriture à l’entrée du musée », rappelle-t-il. Depuis, il est convaincu que « le restaurant est capital pour le standing de l’institution et pour attirer un tourisme culturel ».
Aujourd’hui, on flatte la rétine autant que le palais en s’associant à de grands chefs. Pour que le co-branding soit pleinement réussi, on veille à une cohérence entre le contenu de l’assiette et l’esprit du lieu. Le musée…