Jeudi 5 décembre, jour de grève nationale interprofessionnelle contre la réforme des retraites, de nombreux musées en France étaient fermés ou leurs horaires restreints, un certain nombre d'agents suivant la grève tandis que d'autres n'avaient pas pu se rendre sur leur lieu de travail. Au Centre Pompidou, seules les expositions Bacon et Boltanski étaient ouvertes – les salles du Musée national d'art moderne restant closes ; même chose au Musée d'art moderne de Paris, où l'on pouvait uniquement visiter l'exposition Hartung. Au Louvre, où une partie du personnel était en grève, seuls étaient visibles le « parcours des chefs-d'œuvre » et l'exposition Léonard de Vinci. Les musées ou centres d'art fermés ce 5 décembre : entre autres Orsay, Picasso et Guimet, le Palais de Tokyo, le MacVal à Vitry-sur-Seine, le Plateau Frac Île-de-France, Bétonsalon, le musée d'Arts de Nantes et plusieurs institutions de Paris Musées (Petit Palais, Maison de Balzac, musée Cognacq-Jay). Cas plus rare, la galerie Valeria Cetraro déclarait « participer à la grève et rester fermée ». À Lyon, le musée d'art contemporain était également fermé « en raison d'un mouvement de grève d'une partie du personnel », mais pas l'usine Fagor qui accueille la Biennale. De nombreux théâtres, notamment privés, ont quant à eux annulé leurs représentations. Beaucoup d'incertitude demeurait hier soir quant aux ouvertures de la journée du vendredi 6.
Le milieu de l'art a quant à lui répondu présent à la manifestation du 5 décembre. Tandis que de nombreux artistes et professionnel.le.s du secteur artistique relayaient sur les réseaux sociaux l'appel « Art en grève » lancé par plusieurs collectifs (lire l'Hebdo du 29 novembre), un cortège a rejoint la manifestation à Paris depuis la gare de l'Est afin de revendiquer leurs droits et dénoncer la précarisation de leurs emplois. Une membre du réseau La Buse expliquait notamment que « globalement le gouvernement Macron ne montre aucun intérêt pour la justice sociale et les travailleurs et travailleuses de l'art sont en grande majorité précaires. Depuis quelque temps une colère se développe et cela a permis une fédération du milieu et des transactivités ».