« Tu m’admirais hier / Et je serai poussière / pour toujours demain ». En 2000, Natacha Atlas reprend une ritournelle de Françoise Hardy, et Youssef Nabil en profite pour immortaliser la chanteuse anglo-égyptienne en odalisque, fumant le narguilé. L’image symbolise tout l’univers de l'artiste, celui d’un Orient disparu où régnaient tolérance et insouciance. Pour évoquer ce paradis perdu, l’ancien élève de David Lachapelle mélange argentique et peinture, selon une technique de colorisation utilisée au cinéma dans les années 30-40 pour embellir les stars. Catherine Deneuve, Louise Bourgeois ou Shirin Neshat sont ainsi photographiées sur fond neutre comme les icônes des films de son enfance. Autant de clichés nostalgiques qui suggèrent le passage du temps, la fugacité de l’existence. Une trentaine de photographies et trois films – dont You Never Left, avec Fanny Ardant et Tahar Rahim – retraçant la carrière de l’artiste (né en 1972 au Caire) sont présentés à l’Institut du monde arabe de Tourcoing, un bâtiment historique construit en 1904 qui convient à merveille à celui qui privilégie toujours le 35 mm et refuse la pellicule couleur.
Jusqu’au 12 janvier, Institut du monde arabe, 9, rue Gabriel-Péri, 59200 Tourcoing.
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