Marie Rosen, les étrangetés silencieuses
Les huiles sur bois de la jeune artiste belge – présentée en solo show – fascinent par leur étrangeté métaphysique. Le silence des éléments semble investi d’une vie mystérieuse aux tons pastels. Tout est affectueusement ordonné. Arbres, piscines, ciels de nuages, balustrades, fonds de style papier peint habités de couples de personnages immobiles ou en lévitation. Des compositions où l’ordinaire, le domestique, devient unique, ne boudant pas, par certains aspects, une filiation avec le surréalisme de Magritte.
Hessie, un collage méconnu
La femme de Dado a bénéficié ces dernières années d’une belle mise en lumière permettant la redécouverte tardive de son talent peu avant sa disparition en 2017. Ce collage témoigne d’une pratique moins connue, complémentaire de ses créations textiles « dont les points communs sont une même interrogation, un questionnement sur la mémoire et le quotidien, ainsi que l’expression d’une poétique “extirpée” de la vie de tous les jours, faite d’objets près du rebut que Hessie intègre dans ces deux sections de sa création, parfois avec malice et un fond d’impertinence, [...] », écrit sa fille Yanitza Djuric en 2017.
Quinten Ingelaere, métamorphoses flamandes
On y voit la touche des peintres flamands du Siècle d’or, l’extraordinaire virtuosité des maîtres des natures mortes. Les huiles sur bois du jeune Flamand Quinten Ingelaere (né en 1985) s’apparentent à des vanités baroques contemporaines, brillantes du vernis et des coloris du passé. L’artiste joue de sa technicité, nargue les anciens et déroute l’œil contemporain, perdu entre figuration et abstraction. Les formes classiques ici métamorphosées renvoient à nos aliénations contemporaines.
Man Ray, tendance graphique
Pour ce solo-show, la galerie n’a pas souhaité montrer les œuvres les plus connues de l’artiste. C’est un Man Ray plus confidentiel qui se déploie à travers des sérigraphies et des lithographies poétiques réalisées à partir de sculptures originales, dont une, particulièrement belle, Pêchage, sera montrée en regard. Sa composition fait irrésistiblement penser à Magritte et Dalí.
Niels Sievers, le nouveau romantique
Le regard se perd dans les horizons bleutés, nappés d’un brouillard mystérieux. Chaque paysage atmosphérique de l’artiste allemand Niels Sievers (né en 1979) mêle l’ancien et le moderne, l’huile sur toile et la peinture aérosol révélant une mélancolie inquiétante noyée dans de subtiles abstractions colorées irradiées de lumière.
Jim Peiffer, exubérance tragique
Des personnages alignés comme des totems. Les personnages rêvés de Jim Peiffer « sont une création extraordinaire pour un artiste si jeune, avec une grande fragilité tragique » explique Arlette Klein, fondatrice de Lymyfyr. « Le travail de Jim Peiffer est compulsif. Je travaille avec lui depuis deux ans et je suis impressionnée par sa force et son authenticité. Il faut regarder les yeux dans sa peinture. Leur regard est protecteur et vous laisse vous échapper. »
Ivana de Vivanco, la militante
« Il s'agit de l’œuvre phare de notre exposition ''Female Gaze'' qui est aussi bien une réaction à #metoo qu'aux récentes révélations sur le manque de représentation d'artistes femmes sur le marché de l'art », commente Stefanie Zutter, co-directrice de la galerie Artscape Contemporary. Lauréate du prix Marion Ermer, Ivana de Vavanco fait partie des « 100 peintres de demain » sélectionnés par Thames & Hudson.
Rene Gonzalez, les enchantements colorés
Rene Gonzalez, qui a grandi au Costa Rica, est plus connu à Londres qu’en France ou en Belgique. Son univers onirique qui mêle réalisme magique de l’Amérique du Sud et références à la peinture classique en fait un peintre des mythes à découvrir, créateur d’un monde ambivalent, baigné d’une nature à la fois luxuriante et sauvage.
Su-Mei Tse, rêverie méditative
Passée par la Villa Médicis et lauréate du Lion d’or de la meilleure participation nationale à la Biennale de Venise en 2003, Su-Mei Tse incarne le rayonnement de l’art contemporain luxembourgeois. Son œuvre respire toujours le rythme et la musicalité, comme cette fenêtre qu’on regarde pour entendre le vent.
Raphael Gindt, street-artiste luxembourgeois
Raphael Gindt a transformé la maison de sa grand-mère en centre d’art dédié au street art, rebaptisé « Maison de bonbons » (Kammellebuttek). Avec Daniel Mcloyd (né en 1995), il représente une nouvelle génération d’artistes urbains dont les fresques transcendent l’imagerie populaire en symbolisme artistique.