4 millions de dollars (environ 3,60 millions d'euros) : c'est la somme que devrait débourser le Musée national d'art occidental de Tokyo pour l'achat de la toile d'Édouard Manet, Bateaux en mer dans la tempête, datée de 1873. Celle-ci fait partie des quelques 1500 œuvres léguées au musée suisse par Cornelius Gurlitt, dont un grand nombre furent spoliées à des collectionneurs juifs pendant le régime nazi. Justifiant cette vente, Nina Zimmer, directrice du Kunstmuseum de Bern, affirme dans The Art Newspaper que « le conseil d'administration du musée n'a jamais souhaité profiter financièrement du legs Gurlitt, mais ne veut pas non plus s'endetter à cause de lui ». La gestion de la collection découverte en 2013 dans l'appartement de Cornelius Gurlitt, qu'il avait lui-même héritée de son père, le marchand d'art et « profiteur de guerre » Hildebrand Gurlitt, implique en effet pour le musée des frais de recherche des héritiers des anciens propriétaires, de procédures légales et de restauration. La toile de Manet ne provient pas, quant à elle, de la spoliation, mais appartenait à l'industriel japonais Matsukata Kōjirō (1865-1950), grand collectionneur d'art français qui fut à l'origine de la création du Musée national d'art occidental de Tokyo en 1959.