Le Quotidien de l'Art

Marché

Kelani Abass

Keni Abass, "Casing History 27",
2018, boitier de type typographie et tirages digitaux, 36 x 82 x 5 cm.
Keni Abass, "Casing History 27",
2018, boitier de type typographie et tirages digitaux, 36 x 82 x 5 cm.
Courtesy Nil Gallery, Paris.

Passeports, visas, photos d’identité... Kelani Abass a fait de l’archive son matériau de prédilection. L'artiste nigérian aborde le document à travers le prisme de la mémoire afin de lui offrir le contexte dont il est habituellement dépourvu. En faisant converger l’histoire personnelle et collective, l'artiste brosse un portrait intime des problématiques sociales, telles que le poids des institutions en Afrique de l’Ouest (mariage, famille…) ou l’aliénation des travailleurs et la mécanisation de la main d’œuvre, dans son œuvre plus récente. Retravaillé par la peinture, le collage ou l'installation, le document perd de son autorité, interrogeant ainsi l’hégémonie du récit historique. Sa dernière exposition au National Museum of Northcote Thomas (Lagos), qui a fermé ses portes le 21 octobre, mobilisait le fonds photographique du musée afin d’aborder la question de la conservation dans Afrique de l’Ouest, dont les collections ont été gravement endommagées par les conditions environnementales. 

Article issu de l'édition Hors-série du 08 novembre 2019