Le Quotidien de l'Art

Marché

Anjel 

Anjel, "Upon all gazes", 2019, Posca et acrylique sur toile, 100 x 80 cm.
Anjel, "Upon all gazes", 2019, Posca et acrylique sur toile, 100 x 80 cm.
Courtesy Anjel et Didier Claes gallery.

Anjel, de son vrai nom Boris Anje Tabufor, utilise la peinture afin d’interroger la notion de dépendance. Dans ses créations picturales, il insert des éléments représentatifs de la société de consommation afin de soulever des questions sociales plus profondes. Les gens qu’ils peints sont attachés au paraître, via la mode et les marques qui leur donnent l’impression qu’ils sont importants et qu’ils s’élèvent dans la société. L’artiste camerounais rend compte d’une société qui dicte nos faits et gestes, et nous pousse à consommer de façon frénétique. Il met en exergue la production de masse de marchandises destinées à des marchés de plus en plus ouverts à toutes les catégories de populations et s’internationalisant sans cesse. « Mon travail artistique relève du rapport intime lié aux notions de la dépendance. Une force d’attraction qui crée un lien fictif entre deux choses aléatoires. Je m’intéresse à produire des œuvres qui présentent une sorte de miroir pour une introspection interne », explique-t-il.

Entre tradition et contemporanéité, l’intégration d’objets anciens africains au sein de ses toiles est quant à elle une métaphore du marché de l’art. Mais en devenant des produits de consommation, ces pièces traditionnelles perdent de leur authenticité. Un peu comme les personnages d’Anjel...

Article issu de l'édition Hors-série du 08 novembre 2019