De ses photographies, Peter Hujar disait : ce sont « des images simples et directes de sujets difficiles et compliqués ». La formule est particulièrement pertinente au regard de l’exposition réunissant 150 tirages et programmée au jeu de Paume (jusqu’au 19 janvier) – la première de Quentin Bajac, arrivé à la tête de l’institution parisienne en mars dernier. Le parcours chronologique des années 1950 à 1980 permet de redécouvrir le travail de ce portraitiste américain oublié – injustement – qui s’est éteint en 1987 des suites du sida, à l'âge de 53 ans. Son œuvre raconte le in and out de la vie new-yorkaise de ces années troubles, c’est-à-dire à la fois sa part intime et son effervescence. Acteurs, danseurs, écrivains, intellectuels et ceux qui vivaient à la marge, comme les trans et les homosexuels, y sont saisis dans des noir et blanc doux sans artifice mais d’une extrême puissance.
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