Le Jeu de Paume rend hommage à Chantal Akerman près de dix ans après sa disparition au travers d’une exposition, et en lui consacrant sa programmation culturelle de l’automne, associant films – dont certains en pellicule –, performances, lectures et rencontres. La Belge née en 1950 ne fut pas seulement l’auteure de près de 40 courts et longs métrages : outre la réalisation et l’écriture, elle a investi le champ de l’art contemporain dans les années 1990 avec des installations conçues à partir de ses films pour certaines. En témoignent In the Mirror (2007) et Woman Sitting after Killing (2001) dans cette exposition conçue par le Palais des Beaux-Arts de Bruxelles (Bozar), la Fondation Chantal Akerman et Cinematek, en collaboration avec le Jeu de Paume pour sa présentation à Paris. Restituant le caractère pluridisciplinaire de son travail, elle réunit cinq installations vidéo, dont l’impressionnante D’EST, au bord de la fiction (1995), comptant 25 moniteurs diffusant des images issues d’un voyage dans les pays de l’Est, l’œuvre portant sur la réunification de l’Europe après la chute du Mur de Berlin. S’ajoute une plongée au cœur de la pratique artistique de Chantal Akerman grâce à ses archives : rushes inédits, scénarios originaux, notes personnelles, photos de tournages, etc. À l’unisson de cette programmation, de nombreux lieux culturels parisiens saluent l’auteure de Jeanne Dielman, 23 quai du commerce, 1080 Bruxelles (considéré comme le « meilleur film de tous les temps », par la revue britannique Sight & Sound) : le Centre Wallonie-Bruxelles, le Mémorial de la Shoah, le musée d’art et d’histoire du Judaïsme, Offscreen, la Philharmonie de Paris, ainsi que la chaîne Arte avec une sélection de films.
« Chantal Akerman. Travelling » au Jeu de Paume, jusqu’au 19 janvier 2025.
