Chez Espacio Mínimo (Madrid), qui la représente depuis 1995, une œuvre ancienne de 1973 de Liliana Porter, Untitled (Line), attendait des collectionneurs aisés : 240 000 dollars étaient demandés pour ces trois photographies plastifiées de formes élémentaires (cercle, carré, triangle) dont on pouvait prolonger les contours au crayon sur le mur, selon un protocole précis. Chez Emalin (Londres) & Apalazzo (Brescia), une installation du jeune Lituanien Augustas Serapinas (29 ans) – des dizaines de pains bleus (évoquant le boulanger londonien qui produisit une fournée de cette couleur en raison de la chute d’une cartouche d’encre dans le levain) – a été cédée à l’architecte italien Luca Bombassei pour 35 000 euros. Les deux œuvres, visibles en fin de semaine dans les travées de la foire turinoise, donnaient un bon instantané de son ADN. Plutôt que des blockbusters (Soulages, Koons, Murakami ou Hirst pour n’en citer que quelques-uns), on vient y chercher des talents émergents ou des artistes atteignant une reconnaissance tardive. Un exemple ? « Nous avons vendu des œuvres de Marinella Pirelli (1925-2009) à une collection privée italienne et avons observé un très fort intérêt de la part des institutions, explique Niamh Coghlan chez Richard Saltoun (Londres). Tout le monde semble désormais reconnaître son rôle majeur dans le développement des films expérimentaux et…
Artissima, la foire qui voulait rester pointue
Son chiffre d’affaires est bien inférieur à celui de Frieze ou de la FIAC. Mais là n’est pas son objectif premier : la foire turinoise, qui tenait sa 26e édition le week-end dernier, veut surtout continuer à être une tête chercheuse.