Tel un opéra classique, l’affaire de la Philharmonie de Paris accumule coups de théâtre et coût tout court. Cette fois, il s’agit de la somme de 170 millions d’euros que l’établissement réclame à son architecte Jean Nouvel, lauréat du prix Pritzker en 2008. En cause, le dépassement des travaux, passés de 173 à 386 millions d’euros. L’architecte riposte en accusant les responsables du chantier et ses commanditaires de dénaturation de son projet et de gestion défaillante. Ses avocats accusent ses accusateurs de concussion et de non-respect des règles de concurrence dans l’attribution des marchés. Bref, ça chauffe. Il est vrai que la somme réclamée à l’architecte équivaut à dix fois ses honoraires. Il est exact encore que Nouvel, rompant l’omertà du milieu, avait osé dire ce que tout le monde sait, à savoir que le coût global de la construction des établissements publics est toujours sous-estimée par les architectes, les clients et les services de l’État, chacun s’arrangeant ensuite pour que le contribuable fasse la soudure. On attend le prochain acte. Les ténors du barreau se font la voix.
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