Cela fait quatre ans qu’Olivier Delavallade, directeur du Domaine de Kerguéhennec,préparait l’exposition « Flora Maxima », songeant aux artistes – la plupart, méconnus – qui explorent le végétal jusque dans ses lisières les plus poétiques. La photographe portugaise Manuela Marques et sa série « Graines », en format portrait d’un mètre soixante de hauteur, font partie de ses choix délicats. Face au visiteur, l’image de plain-pied d’un sol couvert de pétales, de tiges et de pistils, forment la constellation d’un vivant hasardeux. Le fond est monochrome – bleu, noir ou rouge –, référence à l’emblème de la modernité, mais peuplé d’une « micro-cosmogonie », détaille Olivier Delavallade, qui révèle que « dans l’infiniment petit, l’infinité du monde est comprise ». Car ici, mine de rien, tout est dit : la faculté des végétaux à se laisser porter et disséminer par le vent, pour féconder l’ailleurs – formulant ainsi avec une économie extrême un éloge du mouvement, de la circulation. Une exposition monographique devrait être prochainement consacrée à l’artiste au domaine.
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