Yann Lacroix (Montrouge 2018)
Peindre par effacement
On se souvient de sa peinture grand format, Silent Pool, présentée lors du salon de Montrouge 2018 : soit la vue familière d’une piscine vide, et son revêtement de mosaïque bleue surplombé de lourds palmiers, autour de laquelle le paysage semble s’évaporer. Yann Lacroix (né en 1986 et diplômé des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand) poursuit ce travail de « peinture par effacement » à travers ses dernières toiles, réalisées pour la plupart lors de sa résidence à la Casa de Velázquez de Madrid en 2019. L’impression d’étrangeté qui s’en dégage n’en est que plus forte… Travaillant notamment à partir de photographies de voyage et de visuels glanés sur Internet, l’artiste noie dans de larges zones de flou ces clichés touristiques et ces visions standardisées d’un paradis perdu. Par exemple, India Song ouvre une fenêtre sur une végétation exotique artificielle, tel un jardin botanique, avec ses tons vert, jaune et ocre. La verrière, occupant la quasi-totalité du tableau, construit un espace illusionniste tantôt opaque, transparent ou réfléchissant. Procédant par strates…