Signe de son intérêt pour l'art contemporain historique, la Biennale Paris met à l'honneur l'artiste franco-vénézuélien Carlos Cruz-Diez (1923-2019) avec une Transchromie que le public bruxellois a pu découvrir à la Patinoire Royale - galerie Valérie Bach jusqu'au 27 juillet. Déployée sur 200 mètres carrés au pied du paddock de la nef du Grand Palais, cette installation illustre l'apport fondamental de la figure pionnière de l'art cinétique aux théories de la couleur. Autonome et indépendante du support, la couleur est pour lui instable, évolue dans le temps et dans l'espace, tout en impliquant la perception du spectateur (phénomène physiologique de la couleur additive, par reflet ou ici, soustractive). Labyrinthe ouvert construit sur la base de neuf teintes différentes réparties dans vingt-cinq paires de lattes transparentes à angle droit, la « Transchromie » est une expérience immersive où la couleur est « en train de se faire » comme le décrivait l'artiste et constitue un « événement en continuelle mutation », au fil de l'avancée du spectateur et des variations de lumières à travers la nef. Ce qui devait être une célébration de l'œuvre du Maestro – tel qu'on l'appelait dans l'atelier – devient un hommage : Carlos Cruz-Diez s'en est allé le 27 juillet alors qu'il allait fêter ses 96 printemps le 17 août.
La dernière Transchromie de Cruz-Diez
Invité spécial de la Biennale Paris avec une installation majeure, l'artiste s’est éteint avant de pouvoir savourer cette consécration.