Rageur, Erwin Wurm, 58 ans au moment des faits (2012), enfonce ses poings avec autant de sérieux que de frénésie dans une masse de terre parfaitement cubique, évocation d’une architecture moderniste au dessin fin et racé. Puis viennent coups de coude, kicks et volées de bâton jouissifs altérant les volumes parfaits, chamboulant la matière comme les certitudes. Auteur dans les années 1990 des One Minute Sculptures – ces performances minimales révélant la vanité du geste artistique –, célèbre pour ses maquettes de bâtiments et objets « engraissés » ou encore ses performances pour pull-overs, Wurm s’attaque littéralement, dans les plus récentes House Attack Performances, au monumental, au canon et à la norme. Organisée par le musée d’art contemporain de Marseille (en travaux jusqu’en 2020) dans trois lieux de la ville (musées Cantini, des Beaux-Arts et Vieille Charité), la triple exposition replace l’artiste autrichien dans l’héritage d’une certaine veine germanique d’un art pince-sans-rire à la Fischli & Weiss, à la fois performatif, formaliste et burlesque.
Erwin Wurm, House Attack Performance, 2012, vidéo.
« Erwin Wurm », jusqu’au 15 septembre, musée Cantini, musée des Beaux-Arts, chapelle du Centre de la Vieille Charité, Marseille,
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