Alain Seban, président du Centre Pompidou, revient sur les questions de musée universel et de musée encyclopédique, et détaille ses projets pour l'institution parisienne.
R. A. Le Centre Pompidou avait choisi, avec « Big Bang », le parti pris d'un accrochage transversal, tout comme le Centre Pompidou-Metz l'a fait par la suite avec « Chefs-d'oeuvre ? ». Le Louvre-Lens fait de même aujourd'hui. Pourquoi les musées s'orientent-ils de plus en plus vers ce décloisonnement ?
A. S. Le musée n'est plus seulement un lieu de connaissance de l'histoire de l'art, mais s'affirme de plus en plus comme un lieu d'interprétation du monde, ce qui crée évidemment des obligations nouvelles vis-à-vis des publics. Pour rester en prise avec la pensée et la société contemporaine, il est indispensable de renouveler les discours et les points de vue. A fortiori s'agissant des musées d'art moderne et contemporain, qui ne peuvent pas figer la période historique qu'ils représentent dans un mode de lecture unique, qui pourrait devenir académique. Le cloisonnement est une menace pour le musée, qui doit au contraire rester ouvert, s'actualiser en…