Le Quotidien de l'Art

La scène caribéenne française, entre rêve et réalité

La scène caribéenne française, entre rêve et réalité
Vernissage de la PooL Art Fair Guadeloupe 2019. Œuvres d'Alfredu (gauche) et Nora Herman CPS (droite).
© PooL Art Fair Guadeloupe.

À l’heure où un pavillon des îles de Guadeloupe a ouvert à la Biennale de Venise et où une scène caribéenne française d'art contemporain commence doucement à émerger, cette même Caraïbe est souvent absente des grands rendez-vous d’art contemporain « hexagonaux ». Aussi convient-il de porter enfin un vif éclairage sur cette géographie souvent minimisée.

Parler de « scène » pour ces îles, trop de fois mal nommées, serait inévitablement parler « en devenir », en raison de leur très jeune et très violente jetée au monde. Bien que germèrent aux Antilles, dans l’après-guerre, les conditions permettant d’esquisser un paysage de l’art (loi de départementalisation en 1946, initiatives municipales…), la question d’une scène caribéenne française ou francophone d'art contemporain, même aujourd’hui, n’est pas évidente, surtout lorsqu'on se situe en métropole, malgré les frémissements de là-bas – comme si nous n'étions en mesure ni de la voir ni de la penser. Mais « ce n’est pas parce qu'elle n’est pas montrée qu'elle n’existe pas », rappelle l’artiste Gaëlle Choisne. Bien que le curateur et critique d’art haïtien Giscard Bouchotte, commissaire du premier pavillon haïtien à la Biennale de Venise en 2011, souligne l’existence d’une « scène caribéenne » – « Une scène artistique caribéenne existe bel et bien, en dehors de la considération francophone. Les artistes n’attendent pas les grandes décisions officielles pour exister ou créer heureusement » – y a-t-il aujourd’hui assez de circulation pour parler de « ronde » de l’art contemporain ? – cette notion que nous proposons conviendrait peut-être mieux car elle marque un constant mouvement de l’art dans le lieu et dans le monde, alors que celle de « scène » marque plutôt une territorialité…

Sur un plan local, en Guadeloupe, en Martinique ou en Guyane, les conditions (telles que l’ouverture de la Fondation Clément ou du Mémorial ACTe en 2015) permettent graduellement le développement d’un petit monde artistique. Concernant la Guadeloupe, Olivier Tharsis, co-fondateur avec Chrystelle Merabli de la galerie d’art contemporain et agence Krystel Ann Art, rappelle : « Il y a un marché et des collectionneurs sur l’île même », avant d’avouer que « ce sont des petits territoires, on a vite fait le tour entre collectionneurs ». Interrogé sur son activité, l’artiste Ronald Cyrille, exerçant en…

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Article issu de l'édition N°1769