Fils d’immigrés juifs ayant fui les pogroms en Ukraine, Leon Kossoff, décédé le 4 juillet à l’âge de 92 ans, a été l’un des plus grands interprètes de la « School of London », aux côtés de Lucian Freud ou Frank Auerbach, comme lui de racines continentales. Sa vie artistique ne commence qu’après un long service militaire (1945-48), qu’il passe au sein de la brigade juive de l'armée britannique, entre l’Italie, les Pays-Bas et l’Allemagne. Formé à la St. Martins School of Art, mais aussi grâce à l’enseignement de David Bomberg – peintre qui influença toute une génération d’après-guerre au Borough Polytechnic –, Kossoff a puisé l’essentiel de ses thèmes dans la vie urbaine de la capitale, notamment dans l’East End de son enfance, où ses parents tenaient une boulangerie. « Rien ne m’excite autant que Londres », affirmait-il. Les gares (King’s Cross), le métro, les ponts, les carrefours et églises (St Paul et Christ Church à Spitalfields) forment l’ossature de sa peinture, à côté de portraits sans concessions de ses proches. Représentant la Grande-Bretagne à la Biennale de Venise en 1995, il a fait l’objet de plusieurs rétrospectives, comme à la Tate Britain en 1996, et en galerie, notamment chez Annely Juda.