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Jean Claude Gandur « Je réfléchis à un musée personnel »

Jean Claude Gandur « Je réfléchis à un musée personnel »
Jean Claude Gandur.
Photo Rafael Pic.

Jean Claude Gandur

Comment avez-vous commencé à collectionner ?

Je suis né à Grasse, en 1949, mais ai grandi à Alexandrie. Lors d’une visite scolaire au Caire, j’ai été ébloui par les pyramides et le Musée égyptien à l’âge de 10 ans et me suis promis d’avoir un jour ma propre collection. Quand nous nous sommes installés en Suisse au début des années soixante, j’ai acheté, avec de l’argent de poche donné par des proches, des amulettes égyptiennes dans une brocante du boulevard Richard-Lenoir à Paris. Mes premières acquisitions ! Cela fait maintenant plus de 40 ans que je collectionne sérieusement : j’ai commencé par l’archéologie, ai continué avec la peinture et les arts décoratifs puis avec les arts premiers. La collection compte aujourd’hui environ 3500 œuvres dont 850 tableaux, 1200 pièces d’archéologie, 400 œuvres et objets décoratifs et 400 objets précolombiens. J’aime suivre le parcours d’un artiste dans sa totalité. J’ai ainsi 11 Soulages et 27 Hartung, qui documentent son travail de 1946 à 1983. Aujourd’hui, 13 personnes, dont 5 conservateurs, travaillent à la Fondation Gandur pour l’Art qui gère la collection, organisée en 4 départements (archéologie, beaux-arts, arts décoratifs, ethnologie), et nous publions des catalogues et des notices à rythme régulier.

On peut voir une partie de votre fonds de figuration narrative au CAPC de Bordeaux. Vous prêtez beaucoup ?

Je ne vis évidemment pas avec toutes mes œuvres, mais avec 200 de mes tableaux, 80% de mes objets précolombiens et la quasi-totalité de mes masques océaniens, qui me sont très chers. Je suis donc heureux que les œuvres puissent circuler et être vues par un large public. Aujourd'hui, la Fondation a en permanence une soixantaine d'œuvres en prêt dans des institutions, sans compter les expositions dont nous sommes également commissaires. Nous avons concédé des prêts à long terme au musée Reina Sofía à Madrid, au musée de Chaumont et, tout récemment, au musée de Dijon, qui vient de rouvrir. Nous avions prêté un magnifique Riopelle à la rétrospective Riopelle/Mitchell au Fonds Hélène et Edouard Leclerc de Landerneau et vous pouvez voir actuellement un beau Martin Barré dans l’exposition Helena Rubinstein au Musée d’art et d’histoire du Judaïsme à Paris. Quant à notre collection de figuration narrative, qui est très complète, elle a effectivement contribué, avec Adami, Aillaud ou Monory, à l’exposition « Histoire de l’art cherche personnages… » qui vient d’ouvrir au CAPC de Bordeaux. 

Avez-vous le projet d’un musée personnel ?

Comme vous le savez, le projet de déposer ma collection au Musée d’art et d’histoire de Genève dans le cadre d’un nouveau bâtiment dessiné par Jean Nouvel a été refusé par votation populaire. Cela m’a redonné ma liberté. Je réfléchis effectivement à un musée personnel où les objets seraient mélangés, pour restituer le regard d’un collectionneur, mêlant les époques et les styles. La présentation de 70 pièces lors du salon artgenève en janvier a été un premier test, qui a reçu un très bon accueil du public.

Jean Claude Gandur.
Jean Claude Gandur.
Photo Rafael Pic.
Jean Claude Gandur.
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Photo G.Maillot-point-of-views.ch.

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