Devant la pyramide du Louvre, une trentaine de manifestants ont demandé hier que le musée débaptise les douze salles de l’aile des Antiquités orientales portant le nom de la famille Sackler depuis 1997 (contre un don de 10 millions de francs). Les Sackler et leurs entreprises pharmaceutiques (Purdue Pharma et Mundipharma en Frane) sont accusés d’avoir commercialisé l’opioïde OxyContin, antalgique fortement addictif considéré comme le principal responsable de la crise des opiacés, qui a fait 47 000 morts par overdose aux États-Unis en 2017. À l’origine de cette manifestation se trouvent le collectif P.A.I.N. (Prescription Addiction Intervention Now), fondé en 2018 par la photographe américaine Nan Goldin, elle-même ancienne consommatrice d’OxyContin, et l’association française Aides. « Nous avons visé les Sackler à travers les musées, en commençant en mars 2018 au Met à New York », affirme l’artiste. Suite aux actions de P.A.I.N., le Met, le Guggenheim, la Tate Gallery et la National Portrait Gallery ont décidé de refuser les donations de la famille Sackler. Pour les manifestants, il s’agit également d’avertir le public sur la crise des opiacés. « Nous faisons le boulot de l’État, il y a 12 millions de Français sous opioïdes sans en connaître les risques », s’exclame un manifestant. Le collectif rappelle que les appellations de salles (à l'exception des noms historiques comme galerie d'Apollon) ne sont pas irrévocables. Le règlement intérieur du Louvre, à son article 4.2.b., indique que les appellations en remerciement se font « pour une durée limitée dans le temps, selon le montant et la nature du don ».