Dès sa conception en 2013, le projet de l'entrepreneur touche-à-tout Daniel Salzmann, alors baptisé Fondation Arnaud, d'après son beau-père collectionneur, semblait trop ambitieux : un édifice à 13 millions de francs suisses (environ 11,5 millions d'euros), contre les 7 prévus, dont l'emplacement idyllique, surplombant la vallée du Rhône, restait trop excentré pour accueillir les 70 000 visiteurs annuels attendus. Il devait également affronter un concurrent de poids, la Fondation Gianadda, aussi implantée dans le canton du Valais. Couplées à une baisse de subventions et à une fréquentation trop faible, de telles failles avaient entraîné un déficit de 748 000 euros. L'aventure a pris fin en 2017, une autre renaît au même endroit...
Le projet d'une vie
Pour Bérengère Primat, il n'y avait pas l'ombre d'un doute : « Je savais que si je m’engageais, ce n'était pas transitoire », confie-t-elle, les yeux étincelants. Cette descendante de riches industriels (la famille Schlumberger, fondatrice de la multinationale pétrolière) passionnée d'art aborigène, a glané près de 800 objets à travers l'Australie au fil des quinze dernières années. « Nous souhaitons offrir une plateforme pour les artistes aborigènes, tout en réaffirmant leur rôle dans l'art contemporain…